Méditation et expérimentation

Une belle journée pour sortir, et c'est toujours dehors qu'il peut arriver des choses intéressantes. J'ai par ailleurs des expérimentations à faire. Vu que c'est un jour de repos, je n'ai pas pris la peine de sortir ma robe habituelle. Juste un pantalon sombre avec une chaîne qui pend à la taille, un haut sans manche noir et des brassards aux avant bras en cuir... histoire de masquer une partie de mes tatouages. J'aime mes tatouages, tous sans exception... mais cette partie là doit rester cachée... Pas de chaussure, je n'en aurai pas besoin.

Le lac est un endroit calme et en même temps stimulant sur un point de vue intellectuel. Je décide donc de m'asseoir sur la berge, en tailleur. Valek fait des cercles au dessus-de moi. Il pourra me prévenir si quelqu'un s'approche.

L'expérience du jour: le sort d'échange de vision sur un être vivant non humain. Pourquoi ce sort?
1/ en cours, si j'arrive à échanger ma vision avec celle de Valek, je pourrai voir ce que mijote les élèves
2/ voir ce que cela fait de voler littéralement "comme un oiseau", sans balais
3/ obtenir des informations sur les alentours, en gros faire de la reconnaissance

Il est vrai qu'on peut penser que ce sort n'est pas très utile, mais dans le cadre de mes recherches, il est d'une importance cruciale. Je décide donc de me mettre directement à la tâche. Les techniques de méditation bouddhiste sont efficaces pour ce genre d'expérimentation: position du lotus, yeux mi-clos, mains jointes sous l'estomac. Une respiration calme et discrète, des pensées qui se vident petit à petit... Le calme, la sérennité...

Je peux entendre Valek qui est à plus d'une quinzaine de mètre d'altitude... Je commence à entamer l'incantation... je ne vois plus rien... puis je me sens voler, ou plutôt devrais-je dire, je vois que je vole, mais je vois mon corps en bas, assis... ça fonctionne!!!!

Quelle sensation agréable... Valek tu es bien chanceux... Pour la peine je vais rester quelques heures ainsi je pense... je prendrai des notes après...

La pensée qui rode dans ma tête me pousse obligatoirement à prendre l'air. Ma mère meurt, le fait que je ne puisse rien garder qui est en possession de ma famille me fait penser que je suis comme déshérité et je ne veux pas entendre parler de mon père, n'ayant plus rien à dire à un homme à en devenir fou qui restera derrière des barreaux jusqu'à la fin de sa misérable vie. Oui, je devrais être reconnaissant face à cet homme, lui qui m'a si joliment après la vie mais le dégoût, la honte et peut-être la haine sont les principales émotions qui me viennent en tête lorsque ce dernier vient errer dans mon esprit.

Mes pas me dirige tout droit vers le Lac de Poudlard, ce qui étrangement m'étonne, me sentant point en sécurité lorsque de l'eau en trop grande quantité se fait voir mais si je dois me surpasser comme le professeur de métamorphose nous l'a fait comprendre, je dois mettre ma peur de côté et agir comme un homme qui n'a pas froid aux yeux. En pensant à ce dernier, lors de ma balade, je l'aperçois au loin en méditation devant le lac. Quand on parle du loup, on en voit la queue comme on le dit.

Je m'avance tout doucement vers lui, ne voulant le déranger et m'assois en tailleur à ses côtés. C'est bête à dire mais j'ai l'impression de me revoir avec mon père, lui étant paisiblement à mes côtés et moi voulant à tout prix rester avec lui mais ce prof est loin d'être mon père et je le sais bien. Il ne semble pas m'avoir senti ou du moins entendu, ce qui est une bonne chose. Déranger les gens lorsqu'ils sont concentrés n'est pas vraiment une chose sympathique à faire.

Pendant ce temps j'ai le temps de l'observer. Il a un style assez particulier pour un professeur mais cela lui va si bien en même temps. C'est comme si je ne l'imaginais pas autrement. Un style sombre et décontracté et tout aussi excentrique. Décidément, le mien est bien classique avec mon pantalon noir, mes bottes chelseas et ma chemise blanche accompagnée de bretelles noires et de mon manteau noir trois quart. Mon regard se porte aussitôt sur ses bras, notamment sur ses choses en cuir qu'il a mis. Je le regarde de haut en bas en fronçant les sourcils pour ensuite rediriger mon regard vers son bras. La place de ces derniers me feraient penser à une chose que je n'oserais peut-être pas mentionner s'il devait me demander pourquoi ce regard méfiant à son égard.

J'attends qu'il ait fini dans sa méditation pour pouvoir lui parler. Peut-être acceptera-t-il même s'il est vrai que je n'ai pas vraiment d'idées sur quoi lui dire. Je sens ma bouche se dessécher, ce qui tombe bien, j'ai un lac à portée de main. Je sors ma baguette de mon manteau avant de prononcer dans un chuchotement un simple "Aguamenti" pour rendre cette eau potable et la boire en toute sérénité.

Ca marche... à merveille même, il n'y a rien à redire... Par contre il y un facteur que je n'avais pas pris en compte: je peux voir à travers les yeux de Valek, mais je ne le commande pas. Dis comme ça cela paraît normal, presque dérisoire... mais quand votre oiseau a décidé de se poser sur une branche et de guetter une éventuelle proie pendant des heures, comment dire que le sort perd tout de son intérêt... Il va falloir beaucoup de travail pour améliorer cela et atteindre mon objectif.

Sacré Valek, je ne sais pas ce que je ferai sans lui. Ma famille se déchire, mais lui reste avec moi, je n'irai pas dire qu'il me soutient mais presque. Grâce à lui, je me suis détourné d'anciennes pratiques et personnes dangereuses, et il me redonne goût à la vie petit à petit... On pourrait croire que ceci est une déclaration, mais je suis sûr d'une chose: Valek est la seule vraie famille qui me reste.

Ah il bouge, il s'envole... il revient et refait des cercles autour de moi. Il descend doucement en se servant des courants d'air... je suppose. Tiens? un "discret" à côté de moi. Il à l'air d'attendre quelque chose de moi. Bon on va se réveiller gentiment. Valek se pose à côté de Hugh, il le regarde en inclinant la tête, mais sans bruit comme à son habitude.

"Bonjour Hugh, tu souhaites méditer ou parler avec moi? Excuse moi si je garde les yeux fermés, je suis en pleine expérimentation avec Valek. Sache que je te vois à travers ses yeux, donc parle je t'écoute, n'hésites pas."

Malgré le fait qu'il soit encore étudiant, ses aptitudes en sort et magie sont très bonnes. Certes ce sort est simple, mais il a su l'utiliser de manière quasi-parfaite.

Alors que je regardais devant moi et me faisais boire pour assouvir à ce besoin humain, je sens que l'oiseau de ce cher professeur se pose à côté de moi et qu'il me regarde. Je tourne la tête pour le regarder. Je pourrais peut-être le toucher mais ces oiseaux sont des oiseaux de proie et qui dit proie, dit sauvage. Il se sert donc de Valek pour voir? Serait-ce un moyen pour pouvoir espionner les élèves ou tout ce qui passe dans Poudlard? Malin, très malin.

-Bonjour monsieur, j'espère que je ne vous dérange pas. Vous étiez assez concentré, je n'ai pas voulu vous perturber.

Je marque une pause. Lui parler? Oui mais de quoi? Et comment? J'aimerais lui faire comprendre que j'aimerais apprendre et peut-être avoir des cours particulier pour devenir meilleur mais peut-être a-t-il autre chose à faire? Il semble faire des expériences avec Valek, il ne doit pas vraiment avoir du temps personnel à consacrer à ses élèves bien que sa proposition en classe soit faite pour cela.

Mon regard se dirige à nouveau vers son bras. Oui, je sais qu'est-ce que c'est ayant même refusé d'avoir ce tatouage sur l'avant de mon bras. Je respire profondément avant d'oser lui poser cette question.

-Monsieur, je sais que cette question peut vous paraitre indiscrète mais, êtes-vous toujours un partisan de vous-savez-qui? Et surtout, comment se fait-il que personne n'a réussi à vous attraper? Les personnes que je connais qui ont rejoint le lot ont mal fini et au mieux son à Azkaban.

Il ne me répondra peut-être pas, ou alors il pensera que je sais de quoi je parle car il pensera que cela me touche plus ou moins. S'il faut, il connaissait bien mes parents et étaient peut-être proche d'eux. Allez savoir, nous verrons bien. Mais ma principale raison n'était point de parler de cela avec lui. C'était de base d'ordre scolaire.

-J'aimerais apprendre monsieur. J'aimerais que vous m'enseigner votre savoir pour toujours être le meilleur. J'ai besoin de cette connaissance et j'ai soif d'apprendre. Je serais toujours à votre écoute si vous acceptez de m'aider dans cette quête personnelle.

Discret et poli, deux qualités pour agrandir à volonté son savoir:

"Tu ne me déranges pas, et c'est même très bien que tu es attendu patiemment la fin de mon expérience, je t'en remercie."

A la simple évocation de mon ancien "supérieur", Valek voit rouge, et là ça n'a pas loupé. Le choc est si brusque pour mon compagnon à plume que le lien est rompu: je dois regarder avec mes propres yeux Valek se mettant à hurler et à essayer d'agresser mon élève. Perspicace ce jeunot, comment a-t-il pu remarquer ça alors que personne, depuis des années, ne m'en avait parlé? Je ne peux m’empêcher de ressasser des vieux souvenirs, des cauchemars pour certains. Je n'arrive même pas à cacher ma mine sombre, je sens mon regard se figer, ma mine se crisper... Dois-je en parler, dois-je le lui cacher, dois-je... l'éliminer?... il est hors de question que je retombe dans mes anciens vices, même si c'est tentant...

Avant tout je dois calmer Valek, sinon il risque de li crever un œil: il en est capable malheureusement.

"Stupéfix", et Valek s'endort lourdement sur le sol
"Je déteste faire ça, mais il le faut malheureusement. Avant que je te réponde, résouds moi ça: comment un élève peut demander cela à un professeur, comment l'étudiant en est venu à cette conclusion, tout en sachant que ce sont de graves accusations?"

Je ne peux m'empêcher d'être inquiet, mes mains se sont lâchés et un vieux réflexe est revenu: ma main droite à attraper ma baguette, prête à toute éventualité...

"Tu veux apprendre? Être le meilleur? c'est bien, et je veux bien t'aider, mais avoues que ta première question ne me mets pas dans les meilleures disposition pour le faire. Finissons d'abord cette première discussion, et ensuite nous reviendrons sur un sujet un peu plus... scolaire"

Je voulais aider mes élèves à s'améliorer, mais là je ne le montre pas du tout. La peur et la colère ont remplacé mon calme et ma curiosité, et malheureusement c'est dans ces moments là où je suis imprévisible... Ethan Von Krieg c'est endormi, Ethan "Le Fou" refait surface, et il est bien trop dangereux... pour tous le monde...

Je savais que ma question allait être plus ou moins fatale mais je me devais de la poser. Comment un élève en est-il arrivé à cette conclusion? Ah ah. C'est si simple monsieur le professeur. Pour certains, il ne faut pas être Albus Dumbledore pour répondre à cette question, juste venir d'une famille de Serpentard mangemorts. Je sais très bien que ceux sont de graves accusations mais je ne l'accuse en rien. Ce n'est qu'un simple constat. Peut-être n'est-il plus actif dans cette fonction mais ses bracelets montrent bien qu'il en a fait parti. Je ne suis pas dupe.

-Monsieur, ceux ne sont pas des accusations mais j'en suis venu à cette conclusion car je connais très bien cela. Je n'étais pas un partisan mais mes parents en faisaient partis et ils sont, du moins l'un d'entre-eux maintenant, à Azkaban.

Je comprends bien qu'il ne veule pas continuer la conversation pour mon côté scolaire avec une telle question. Ce n'est pas un problème, j'attendrai. Je reprends à nouveau ma respiration. Devrais-je lui demander s'il connaissait mes parents? Les Colins, ils ne passaient pas inaperçu. Autant continuer sur ce sujet, nous sommes bien partis pour. Je regarde à nouveau le hibou stupéfié à mes côtés. Je sais de quoi il est capable, notre cher Ethan Von Krieg nous en a bien parlé en cours.

-Connaissiez-vous mes parents monsieur? Ils portaient le même nom que moi, bien entendu, n'ayant pas à ma connaissance un surnom quelconque.

Voilà qui est fait. Peut-être étaient-ils trop nombreux pour qu'ils se connaissent tous? J'aurais peut-être d'autres questions à lui poser. Notamment, celle du début: comment a-t-il pu s'en sortir? Quel est son secret? Je connais certaines choses, pas les choses que je devrais savoir mais je suis au courant. Merci les parents.

-Monsieur, je suis sérieux avec ma première question. Je sais que je peux vous sembler impoli et arrogant avec toutes ces questions et j'en suis navré, ce n'est point mon intention mais avouez que rencontrer une personne qui a un passé aussi dur que certaines générations dans ma famille peut être assez perturbant, surtout lorsque nous savons ce qui s'est passé pour les autres.

Avant tout se calmer, sinon je ne garantis pas la suite de cette conversation... J'essaye de respirer calmement, de repenser à des choses sereines et apaisantes... Voilà... c'est bon, je me calme au bout de longues minutes...

Ses parents en faisait parti? Alors tout s'explique... Mes brassards ne me sont d'aucunes utilité avec lui... Je décide donc d'enlever le droit délicatement... et cette marque est visible, le serpent et le crâne qui la compose sont comme au premier jour (sombre, de légères ondulations sont visibles). Le temps n'a ps d'effet sur cette marque, tout comme sur mes péchés...

"Puisque tu connais certaines choses sur ce sujet, tu dois savoir que l'on ne cesse jamais d'en être un. J'essaye pourtant de m'en extirper, mais c'est une tâche très compliquée, qui parfois semble impossible. Je suis toujours en liberté car tous ceux qui se sont opposés à moi ne sont plus désormais... Je vais jouer franc jeu avec toi, mais en échange, j'ai besoin que tu gardes tout cela pour toi seul, pas un mot à quiconque, suis-je clair?"

Il est vrai que je ne suis pas un enfant de chœur, mais faut-il forcément être catalogué comme une mauvaise personne quand on veut changer? Je veux retrouver une vie normale, et couper les lins qui m'unissent à "lui"... Et puis, il veut juste des réponses à ses questions, et je suis l'un des rare à pouvoir lui en donner... malheureusement...

"Tes parents? Les Collins?... oui je les ai côtoyé à plusieurs reprises pour des opérations diverses et variés. Veux-tu vraiment que je te parle d'eux? Si oui, pourquoi? Je te pose ces questions pour des raisons de sécurité... pour ta sécurité... "

Je sors ma baguette rouge sombre et la pose délicatement devant moi, la griffe qui orne le manche orienté vers moi

"Je pose ma baguette là pour te montrer que je vais être réglo, tu peux la prendre si tu veux, si tu as peur que m'en serve ou si tu veux m'arrêter le temps que des détraqueurs viennent me chercher... dis-toi seulement que dans la dernière possibilité, je ne me laisserai pas faire..."

La liberté a un prix, certains disent que c'est le sang, moi je préfère dire que le prix de la liberté est en partie fait de sang, l'autre de compréhension et d'écoute

Mr Von Krieg me demande que je garde tout cela pour moi? Comment peut-il imaginer que j'en parle à quelqu'un? Depuis toujours j'ai tout gardé pour moi, peut-être n'est-ce pas la meilleure chose à faire mais à qui voulez-vous confier ce genre de choses? A qui pouvez-vous faire confiance dans ce monde? Qui vous croirez? Qui vous jugerez? Probablement tout le monde poserait un avis et une opinion bien tranchée à votre sujet sans que ces personnes cherchent à savoir la vérité. Je baisse la tête. Je peux comprendre qu'il essaie de s'en débarrasser mais avoir une marque à un tel endroit n'arrange pas les choses, étant même obligé de vous remémorer que vous étiez un des leurs à un moment donné.

-Je ne dirai rien monsieur. Vous pouvez me faire confiance à ce sujet. De toute façon, je n'ai pas dans mon entourage des personnes susceptibles de garder un tel secret et même si je devais en avoir, je ne vois pas pourquoi j'en parlerai. Ce n'est pas leurs affaires, lui dis-je sèchement sans le vouloir.

Pourquoi j'aimerais qu'il m'en parle? Peut-être parce qu'il est le seul à me raconter comment ils étaient vraiment. Je ne peux pas avoir un avis objectif étant donné que j'étais leur fils et malgré le fait que je devrais être le seul à les voir comme ils sont, ayant -eux- probablement pleins de secrets à leur charge, c'est comme si je ne les connaissais pas vraiment. Au final, même les personnes qu'on pensait les plus proches ne sont en fait que des inconnus à nos yeux. On pense les connaitre, on veut leur faire confiance et un jour ils brisent tout cela en montrant leur vrai visage, ce qui peut vous poussez à ne plus croire en vous et à ce que vous pouvez penser. N'est-ce pas malheureux? Et après on s'étonne que je réagisse ainsi avec les gens? Hahaha. Qu'ils sont gentils!

-J'aimerais juste savoir comment ils étaient lorsqu'ils étaient en compagnie des leurs. Je dois aussi vous avertir que ma mère ne fait plus partie de ce monde. Elle est décédée et il ne reste que mon père derrière les barreaux. Il a perdu la raison je dirais lorsqu'on le voit maintenant... Comment étaient-ils donc?

Ma voix affiche une neutralité qui me fait presque peur C'est un sujet que je redoute et que je n'ose pas aborder me faisant d'un côté du mal mais me provocant surtout de la haine. Je ne comprends pas ma sérénité alors que je serais près à casser la figure ou à Avada Kedevra tout le monde. Je respire un grand coup pour essayer de calmer cette haine qui me ronge mais cela ne semble pas faire beaucoup d'effet.

Il pose sa baguette à côté de moi mais je ne comprends pas immédiatement ce qu'il veut en faire. J'attends son explication qui se fait aussitôt. Pourquoi est-ce que je chercherai à l'arrêter? Je ne suis pas comme ça. Je verrai cela comme une trahison envers mes parents bien que je n'approuvais guère leurs pensées et façons de faire. Je ne pense pas non plus que je m'en servirai. Il veut être réglo, très bien. Je m'en contenterai. Il n'a rien à craindre avec moi, un élève de dix-sept ans. Que voulez-vous que je lui fasse? Je suis ici pour discuter pas pour créer le malheur d'individus qui cherchent à se rattraper.

-Dites moi ce que vous avez à dire monsieur. Je ne vois pas pourquoi vous utiliseriez cela et je ne vois pas pourquoi je ferais de même sauf si vous voulez vous en servir contre moi par rapport à certaines révélations que vous pourriez peut-être me faire, qui sait?

Il est prêt à tout entendre j'ai l'impression, et je n'avais pas l'intention de lui cacher des choses. Malgré l'air neutre et froid qu'il essaye de se donner, je pense qu'il souhaite lever le voile sur une partie de son passé... C'est en sachant d'où l'on vient que l'on sait où l'on va, et dans son cas, ça ne pourra lui faire que du bien... enfin j'espère...

"Mes condoléances pour ta mère, même si d'après ce que je comprends tu ne portes pas trop tes parents dans ton coeur. Ils n'avaient pas de surnom à l'époque, on les appelait seulement les Collins. Ils étaient froids et distants, un peu comme toi à certains moments, mais ne voulaient qu'une chose; que la volonté de tu-sais-qui soit faîte. Individuellement ils n'étaient pas extraordinaire au niveau magique, mais ils étaient passés maître dans deux domaines: les sorts combinés et la collecte d'information... Ils étaient d'ailleurs impitoyables avec l'Endoloris... Rien que d'y repenser j'ai des frissons...
Si je devais te résumer tes parents en quelques mots, je dirai froid, calculateur et impitoyable...Je ne savais pas qu'ils avaient un fils, ils n'en parlaient jamais. Ils voulaient surement t'éviter des problèmes, avec les Mangemorts et la justice. T'ont-ils demandé de les rejoindre ou de te tourner vers les forces du mal?" lui demandais-je d'un ton un peu trop inquisiteur à mon goût.

Ressasser ces vieux souvenirs ne me fait pas du bien, mais si ça peut l'aider à trouver des réponses alors allons-y. Par contre avant de continuer, une lampée s'impose. Je sors ma flasque de ma poche et boit deux grandes gorgées de scotch, histoire de se préparer au reste.

"Si t'en veux prends en, je pense que ça peut nous servir à tous les deux" et je posais la flasque entre lui et moi.

"Tes parents et moi avons menés quelques... "missions" ensemble: ils étaient généralement chargé de collecter des informations, et j'assurai leur sécurité et... "le silence" des interrogés et des éventuels gêneurs. "Le Fou" qu'on m’appelait, car je n'avais pas donné mon vrai nom à quiconque et que je ne faisais pas dans la subtilité à l'époque... Je me souviens de la dernière mission avec tes parents veux-tu l'entendre? Je te demande car je ne sais pas exactement ce que tu veux savoir d'eux, et je pense avoir déjà peint un tableau très sombre."

Ce gamin n'a pas dû se marrer toute sa vie... Des parents comme eux ça aide pas... Il ne faudrait pas qu'il devienne un des leurs à son tour... Mais en même temps je pense qu'il est intelligent et qu'il ne fera rien de stupide.

J'ai donc des traits de caractères que mes parents avaient? Cela m'étonne un peu bien que cela reste normal. Après tout, je suis leur fils mais heureusement pour moi que je n'ai pas récupérer le côté calculateur et impitoyable qu'il mentionne, ou alors ces côtés obscurs sont encrés en moi mais je ne les ai pas vraiment exploité. Peut-être un jour qui sait? Quand je déciderai que le temps est venu de faire un massacre, une suppression immédiatement de personnes qui n'en valent pas la peine et qui ne méritent que ce châtiment. Je ne les porte pas dans mon coeur, il est vrai mais comment le pourrais-je? Ils ont voulu faire de moi les ordures qu'ils ont été puis je n'ai pas vraiment de choses en commun avec eux. Ils sont comme des étrangers qui ont cherché à éduquer un enfant car ils n'en avaient pas le choix. Peut-être est-ce pour cela qu'ils ne m'ont jamais mentionné. Pour me protéger? Est-ce une blague? Je baisse la tête à l'entente de sa question et respire calmement.

-Je ne pense pas qu'ils cherchaient vraiment à me protéger sinon pourquoi m'avoir demandé de les rejoindre? C'est insensé! Je prends une pause avant de reprendre. Monsieur, pourquoi avoir cherché à le suivre? Je veux dire, pourquoi les partisans en général? Et pour reprendre ce que vous aviez dit avant, comment ça "nous ne cessons jamais d'en être un"? Vous-savez-qui est maintenant éteint pour de bon il me semble... Sauf si je devrais être au courant de certaines choses à ce sujet bien que ne faisant parti de votre cercle, je n'en ai pas vraiment l'autorisation. lui dis-je en fronçant les sourcils.

Voilà qu'il me propose de boire un peu de sa fiole. Ce n'est probablement pas de l'eau et j'hésite fortement à en prendre une gorgée. Je suis certes en compagnie d'un professeur, donc une personne normalement adulte et responsable mais nous ne sommes jamais trop prudent mais laissons nous tenter par la tentation. La meilleure façon de s'en débarrasser c'est d'y céder comme dirait un certain Oscar Wilde. Cette pensée me fait penser à Kaede. Que peut-elle bien faire de ses journées? La revoir me comblerait probablement de plaisir. J'hoche la tête pour remercier Mr. Von Krieg et bois une gorgée comme promis.

-Peut-être est-ce une bonne solution pour parler de ce sujet délicat, d'autant plus que l'alcool a tendance à faire parler les gens bien que je ne pense pas que vous ayez besoin de cela pour me raconter certains faits vu que vous voulez la jouer réglo et en toute honnêteté.

Je ne sais pas vraiment non plus ce que je veux savoir d'eux. Peut-être que je cherche une raison au fait de les renier. J'en ai déjà certaines bien précises mais entendre tout cela forgera tout simplement mon opinion à leur égard. Ils se côtoyaient donc d'après ce que j'en entends. Etant des personnes froides et distantes, il ne devait pas y avoir une grande communication et/ou une bonne entente. Cela ne m'étonnerait pas d'eux. Il n'y a qu'un fait pour lequel je peux les remercier et les féliciter: de ne jamais m'avoir parlé des gens et des choses qui se faisaient dans leur secte, comme s'ils avaient un secret professionnel.

-Bien sûr que j'aimerais l'entendre. Je ne les connaissais pas vraiment bien qu'en ayant fait un tableau aussi sombre, je me doutais déjà de comment ils étaient réellement. Racontez moi tout ce que vous pouvez. Et j'aimerais aussi entendre votre histoire par la même occasion, si cela ne vous dérange pas, par simple curiosité. Si vous refusez, je comprendrai. Vous en avez déjà dit beaucoup et je vous en suis reconnaissant.

Cris... Sang... Souffrance... Larmes... Mort... Tout ces souvenirs qui reviennent... Jamais ils ne me laisseront en paix... Si j'étais croyant, l'enfer serait pour moi un doux paradis. Mais je sais comment ça va finir pour moi: un nuage de cendres, et plus rien. J'entends ce que Hugh me dit, mais je ne peux m'empêcher de repenser à tout ça en même temps. Et je pense que ça se voit sur mon visage... et je suis incapable de le cacher... ce remords, cette honte...

Mon regard se pose sur ce pauvre Valek, stupéfié. Je le libère de son état par ma pensée, la baguette est davantage une décoration pour moi... sauf quand la situation l'exige. Je le vois reprendre ses esprits et lancé un regard à mon humble élève. Je connais ce regard depuis le temps que nous nous côtoyons, même si je l'ai peu vu. Un regard de colère, une colère meurtrière pour son destinataire, mais protectrice pour moi... Heureusement qu'il est là... Je décide de lui parler mentalement (que j'aime mon savoir!!), de m'excuser de ce sort précédemment envoyé sur lui et de lui demander qu'il s'envole afin de surveiller les alentours. Il me regarde, s'approche, émet un petit bruit et lance un dernier regard à Hugh avant de s'envoler

Allé une lampée et on repars. J'aurai dû prévoir plus de flasques.

"Proposé à quelqu'un de le rejoindre, c'est un acte fort, crois-moi. Cela veut dire qu'il existe une certaine forme de confiance et de respect. En règle général, les gens le suivent par ambition personnelle, mais proposer de le rejoindre...
Au fur et à mesure que les mots sortent, des souvenirs oubliés remontent, je le sens. Et étrangement ils ne sont pas tous mauvais. Mes idées se troublent, mais une certitude se pointe...
"Ce que je vais te demander et compliqué, pas par rapport à la question en elle-même, mais par rapport à toi personnellement. Je te connais peu, mais je sens que tu n'ouvres pas particulièrement ton cœur. Ouvres-le et réponds-moi franchement: que représentent tes parents pour toi? Que vois-tu et que ressent-tu vis-à-vis d'eux?"

Hum, moi et mes questions je vous jure...

Mon histoire? Voyons gamin, si je devais raconter mon histoire, je l'écrirai! 20 tomes au moins! Mais plus sérieusement tu ne la sauras pas aujourd'hui, et je le lui fait comprendre avec un sourire au lèvre tout en parlant... peut-être le dernier sourire de cette conversation vu ce qui arrive...

"Saches, mon brave Hugh Collins, que mon histoire est bien vaste! Je t'en parlerai peut-être un jour, mais aujourd'hui, je te parlerai de tes parents. Ou du moins, ce que je sais d'eux. N'hésites pas à demander des détails... Mais crois moi, tu n'en voudras pas."

Cette mission... je m'en souviendrai toute ma chienne de vie... pas parce qu'elle était difficile, loin de là... mais c'est après que ma vision des choses à changé... comme si une partie de moi-même s'était réveillée cette nuit là... et c'était révoltée...

"Cette mission... c'était une mission "de routine": traquer, trouver, et tuer une famille. Nous avions juste un lieu où ils avaient été aperçues pour la dernière fois, mais on avait déjà eu moins que ça pour "chasser" comme on disait."

Moment de silence, pas pour accentuer l'effet dramatique, juste pour utiliser les bons mots

"Nous étions 4: tes parents, un petit nouveau, et moi. Nous trouvâmes la famille facilement. Ils étaient dans une petite maison à côté d'un village. Personne n'allait se rendre compte qu'il manquait à l'appel, on en riait entre nous sur le chemin. On pariait même: sorciers? Moldus? sang-de-bourbe?"

Je me rend compte que je parle de ça comme d'un boulot, avec un détachement choquant par rapport au dramatisme de la situation... mais c'était mon boulot: tué. Je parle de meurtre avec préméditation avec presque un sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux... il faut que je continue mes recherches et mes expériences, vraiment.

"Nous arrivâmes à la maison. Brebis, poules, cochons, des rires d'enfants qui venaient de l'intérieur, une douce odeur de viande mijotée avec ses petits légumes... Une bien belle soirée, pas de nuage, seulement un croissant de lune et les étoiles. Uns douce brise d'été, tout cela sentait la bonté, la joie, le bonheur..."

Sans le vouloir, je sens que cette pause va être fatale à mon timbre de voix et à ma douceur passagère. Je reprends d'une voix de plus en plus sombre

"Personne à l'intérieur de cette maison ne se doutait de ce qui allait arriver... Nous avons encerclé le foyer, je m'occupais de la porte d'entrée avec le nouveau, tes parents la porte de derrière. A mon signal, nous avons défoncé les portes. Le père et deux des enfants étaient à table, la mère avec un bébé dans les bras, venait de monter les escaliers. Un ado, sûrement leur fils, était dans la pièce de derrière, et nous savions qu'une jeune femme était ailleurs, au rez-de-chaussée. Je... Je..."

Je sens ma gorge se serrer... je connais la fin, mais pas lui... doit-il l'entendre? Je ne saurait dire s'il m'écoute ou s'il me juge... Sûrement les deux... et il ne sait pas tout... J'ai commencé, je dois finir, mais je ne peux pas, ma gorge est trop nouée! Vite la flasque! Je la termine d'une traite.

Je regarde Hugh une nouvelle fois, et je me surprends à avoir une idée. Stupide, mais je ne sais pas pourquoi je me dis que c'est la chose à faire. Je plaque ma main à son front, et décide de lui montrer mes souvenirs à partir de ce point de l'histoire (que j'aime le savoir!!!!). Il m'a demandé de lui parler de ces parents, et je vais lui montrer. Comme la TV des moldus, l'image de mes souvenirs, et le son de ma voix. Mais il aura également mes ressentis, mes sentiments, mes émotions... Pourquoi je fais ça? Je pense pour qu'il visualise clairement ses parents, mais également qu'il me comprenne, car ce que j'ai fait est impardonnable... et je ne savais pas ce que je faisais... Mira, pardonne-moi...

"J'ai... j'ai tué d'un revers de la main le père et un des enfants à table... ce dernier n'a pas eu le temps de crier, mais son petit frère oui. Le nouveau me suivait de près, et à fait taire le plus jeune, comme je l'avais fait un peu plus tôt... Au fond j'ai distingué tes parents... ils sont entrés et se sont séparés... Ta mère cherchait la jeune femme... et j'ai compris qu'elle l'avait trouvé quand j'ai entendu son cri... qui a disparu très rapidement. Ton père, lui... riait aux éclats en tenant en joue le pauvre jeune homme... il ne se débattait pas, il implorait au sol "pitié, qui êtes-vous? que voulez-v...", mais il n'a pas eu le temps de finir..."

Je connais la fin, et j'aurai beau crié non à mon moi du passé, rien n'y fait... c'est un film que j'ai déjà vu et revu... un mauvais film...

"Je suis monté, je savais qu'il en restait deux. Le nouveau m’emboîta le pas. Un long couloir, et une porte que j'ai vu claquer au bout... Je n'aurai pas fait ce sourire carnassier si j'avais su... J'arriva à la porte, je la défonça, prêt à tuer tout ce qu'il y avait dedans! Et une fois dedans, je la vis... j'ai vu sa peur et son étonnement. J'étais comme paralysé, je ne pouvais rien faire car je réalisais soudainement de ce que j'avais fait! Mais je vis aussi mon collègue l'abattre froidement... et son sourire, sa gentillesse, sa bonté s'éteignirent à jamais... avec mon neveu, dormant dans les bras"

Je rompis mes souvenirs, mais laissa ma main sur le front de Hugh. Mes yeux étaient plein de larmes, et je me surpris à répéter, en boucle: "Pardonne-moi Mira, je ne voulais pas, pardonne moi".
Je me reprend comme je peux, car il faut une conclusion.

"Cette famille, c'était celle de ma soeur, et donc la mienne. Mon beau-frère, mes neveux et nièces... ma tendre soeur. Personne ne me l'avait dit, mais tout le monde le savait... du moins je le pense encore aujourd'hui... Ma pauvre soeur n'était même pas retombée au sol que de rage je lâchais ma baguette et tordis le cou de cette vermine, cette raclure, cette pourriture qui me servait de collègues. Je tourna la tête vers l'escalier, et j'ai vu tes parents s'enfuir en courant. Moi... je suis resté là, avec ma soeur...toute la nuit..."

A cause de ma main, je ne saurai dire l'attitude de Hugh, mais j'avais encore quelque chose pour lui.

"Hugh, je suis désolé pour cette expérience, sincèrement. Mais si tu es d'accord, il y a quelque chose que je voudrais te montrer. Cela concerne tes parents. Une facette de tes parents qui m'était inconnu jusqu'alors. Souhaites-tu la voir?"